Cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en France et touche 1 femme sur 10. S’il est détecté très tôt, les chances de guérison sont très importantes. En effet, le cancer du sein peut être guéri dans 9 cas sur 10 si la tumeur a une taille inférieure à 1cm et s’il n’y a pas de ganglions.
En 2015, 54 062 nouveaux cas ont été détectés. L’âge moyen au diagnostic est de 63 ans. Près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans. Les taux de survie à 5 ans sont d’environ 85%.
Lutter contre le cancer du sein
Cancer du sein, l’importance du dépistage
L’âge moyen de détection d’un cancer des seins est de 63 ans. C’est pour cela qu’il est important d’établir le plus tôt possible le diagnostic d’un éventuel cancer. Le dépistage se fait généralement chez son gynécologue, mais peut également se faire par un médecin généraliste ou une sage-femme. Pour les femmes de plus de 50 ans un dépistage gratuit est organisé. Tous les 2 ans, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à se rendre dans un centre agréé de leur choix pour ce dépistage organisé.
Diagnostic du cancer du sein
Examen clinique du sein
La première étape du diagnostic du cancer du sein est l’examen clinique réalisé par le gynécologue. Une palpation du sein permet de déterminer les signes d’apparition d’une tumeur. Il est recommandé de commencer cet examen clinique dès 25 ans. Les signes à surveiller pendant cet examen sont :
- Apparition d’une boule dans le sein : évaluation de sa taille, sa mobilité, sa localisation.
- Aspect de la peau : apparition d’une rougeur, modification de la peau.
- Forme du mamelon et de l’aréole : déformation, rétractation ou ulcération du mamelon et/ou de l’aréole. Apparition d’un écoulement coloré de sang par le mamelon.
- Palpation des ganglions : notamment dans les aisselles. Détection de ganglions anormaux, augmentation de la taille des ganglions proches des seins.
Imagerie médicale
La seconde étape du diagnostic se fait à l’aide de techniques d’imagerie médicale. Elles permettent de détecter les lésions du sein et de fournir des précisions sur les résultats de l’examen clinique. La technique d’imagerie médicale utilisée est choisie selon chaque cas.
Mammographie
Il s’agit d’une radiographie des seins qui permet d’obtenir des images de l’intérieur du sein à l’aide de rayons X et de mettre en évidence des cancers de petite taille, à un stade précoce avant l’apparition de symptômes. Elle a lieu lorsqu’une anomalie est détectée au moment de l’examen clinique. Tous les deux ans pour les femmes de plus de 50 ans, dans le cadre du dépistage organisé.
Lors de la mammographie, la patiente est debout torse-nu dans une cabine de radiologie et se place devant l’appareil de radiologie, le mammographe. Le sein est comprimé entre une plaque de compression en plastique et le plateau porte-film. Deux radiographies par sein sont prises, une de face et une en oblique. L’examen de mammographie dure environ 10 minutes et est indolore, même s’il n’est pas toujours agréable pour la patiente.
Sur le mammogramme, la tumeur se traduit par une masse ou par de petits points blancs qui traduisent une microcalcification dont les caractéristiques permettent de déterminer la présence ou non d’un cancer.
Échographie
Elle a lieu lorsqu’une anomalie est détectée lors de la mammographie, ou lors de l’examen clinique pour les femmes de moins de 30 ans. Il est en effet préconisé de faire une échographie des seins plutôt qu’une mammographie pour les femmes de moins de 30 ans à cause de la densité des seins qui ne permet pas d’obtenir des clichés nets.
L’échographie utilise des ultrasons (ondes sonores à haute fréquence inoffensives) qui permettent l’obtention d’images précises de l’intérieur du sein et des lésions détectées lors de la mammographie.
L’examen est indolore et dure environ 20 minutes. Un gel hypoallergénique est appliqué sur le sein de la patiente pour assurer un contact parfait entre la peau et la sonde d’échographie. La sonde est ensuite appliquée fermement sur le sein et orientée dans toutes les directions afin d’observer l’ensemble du tissu mammaire et de repérer les ganglions anormaux. Les anomalies sont visibles par une différence de contrastes entre ces dernières et les zones saines.
IRM
Une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) n’est pas systématiquement réalisée lors du diagnostic d’un cancer du sein et ne remplace pas une mammographie ou une échographie. Elle s’utilise lorsque les résultats obtenus avec les techniques décrites ci-dessus ne sont pas exploitables par manque de netteté ou pour faire la différence entre les tumeurs bénignes et malignes chez les femmes à haut risque de cancer.
L’IRM utilise des ondes électromagnétiques qui sont projetées sur la partie du corps que l’on souhaite observer. Les images obtenues sont très précises et permettent d’observer les anomalies. Lors de l’examen, la patiente est couchée sur le ventre dans l’appareil sur une table composée de deux ouvertures, pour laisser passer les seins, entourés de bobines. Ce sont ces bobines qui reçoivent et émettent les ondes radioélectriques dans le champ magnétique de l’appareil.
Etudes de la nature des lésions
Un diagnostic de cancer ne peut être porté qu’après avoir étudié au niveau microscopique la nature des cellules composant la lésion repérée grâce aux techniques d’imagerie décrites auparavant
Prélèvements biologiques
Il s’agit de l’examen anatomo-pathologique d’un fragment du tissu mammaire. Le médecin choisit la méthode de prélèvements selon les caractéristiques de la lésion.
Aspiration ou ponction cytologique
Le médecin prélève un fragment du tissu mammaire (liquide ou cellules) où a été repérée la lésion à l’aide d’une aiguille très fine. L’analyse microscopique de ce fragment permet d’apporter les premières précisions quant à l’anomalie observée, notamment si la tumeur est bénigne ou maligne. Cette technique est rapide et peu douloureuse, elle ne nécessite pas d’anesthésie locale.
Biopsie
Il s’agit de la seule technique qui permet de confirmer le diagnostic du cancer. Elle a lieu sous anesthésie locale et est faite à l’aide d’une aiguille fine (3 à 5 mm de diamètre) avec laquelle le médecin pique le sein au niveau de l’anomalie.
Pour les lésions très petites ou non-palpables, le médecin peut utiliser des radiographies pour faciliter la biopsie et pour que celle-ci soit la plus précise possible. La biopsie réalisée sous mammographie est une biopsie stéréotaxique, elle se fait en ambulatoire à l’hôpital. Le médecin prend des radiographies de la zone anormale du sein pour savoir exactement où se trouve la lésion afin de faire la biopsie au bon endroit.
La biopsie réalisée sous échographie est une biopsie échoguidée. Dans ce cas, le médecin retrouve la lésion en faisant une échographie, il introduit l’aiguille de prélèvement dans le sein et suit son parcours sur l’écran de l’échographie.
Macrobiopsies
Cette technique s’utilise pour étudier les foyers de microcalcification. Elle est similaire à celle d’une biopsie, mais l’aiguille utilisée a un diamètre plus important, de 5 à 10mm. Le fait d’avoir une aiguille plus large permet de faire plusieurs prélèvements du tissu mammaire tout en laissant l’aiguille au même endroit. La macrobiopsie se fait sous anesthésie locale, et le médecin s’aide d’une échographie la plupart du temps pour réaliser les prélèvements au bon endroit.
Suite à ces prélèvements, le médecin étudie les fragments au microscope afin de déterminer le stade du cancer, d’établir le diagnostic précis et de proposer la stratégie thérapeutique appropriée.
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Facteurs de risque du cancer du sein ( Blog) suite 2
La transformation d’une cellule saine en une cellule tumorale implique de nombreux facteurs, qui influent sur le risque de cette transformation. La définition des facteurs de risque du cancer du sein ne repose pas sur une certitude absolue. Une personne ayant un ou plusieurs facteurs de risque peut ne jamais développer de cancer, alors qu’inversement, une personne n’ayant aucun facteur de risque peut être atteinte d’un cancer du sein. L’association entre les différents facteurs de risque et le développement d’un cancer du sein n’est donc pas toujours évident. Il existe deux catégories de facteurs de risque, les facteurs de risque externes et les facteurs de risque interne.
Facteurs de risques externes au cancer du sein
Les facteurs de risque externes sont liés à l’environnement, aux conditions et au mode de vie. Ces facteurs peuvent expliquer plus de 50 % des cancers du sein.
Exposition de l’organisme aux hormones de synthèse :
Les produits chimiques qui sont des substituts de l’œstrogène sont ceux qui provoquent le plus fréquemment des cancers du sein. Ces produits sont appelés des perturbateurs hormonaux ou endocriniens. L’œstrogène est une hormone qui participe à la prolifération des cellules du sein, et donc plus la quantité de cette hormone est élevée dans le corps, plus le risque de développer des cellules tumorales dans le sein est important.
Exposition à des radiations médicales :
Une irradiation répétée du thorax, par exemple lors de radiothérapies pour traiter d’autres cancers, peut augmenter le risque de la survenue du cancer du sein. Le degré de risque est proportionnel à la dose de radiations reçues et à l’âge de la patiente.
Consommation de tabac et d’alcool :
La consommation de tabac et de boissons alcoolisées augmente le développement de nombreux cancers dont le cancer du sein. Le tabagisme passif et actif est un facteur de risque important dans le développement du cancer du sein.
La consommation d’alcool augmente le taux d’œstrogènes qui a une incidence directe sur l’apparition du cancer du sein. L’augmentation du risque est significative dès lors que la consommation est supérieure à un verre par jour, et elle est de 10 % par verre d’alcool consommé en plus par jour.
Surpoids :
Pendant la ménopause, le surpoids (IMC compris entre 25 et 29.9) et l’obésité (IMC supérieur ou égal à 30) sont des facteurs de risque de la survenue du cancer du sein. Cela peut s’expliquer par le fait que le tissu graisseux stocke facilement les hormones impliquées dans le cancer. Au contraire, une activité physique régulière ainsi qu’une alimentation saine et de type méditerranéenne (riche en légumes, fruits, céréales…) préviennent l’apparition du cancer du sein.
Comme évoqué auparavant, ces facteurs de risque ne sont pas systématiquement à l’origine d’un cancer du sein. Ils peuvent toutefois favoriser son développement.
Facteurs de risque internes au cancer du sein
Les facteurs de risque internes, appelés également facteurs de risque établis, sont constitutifs des individus.
Age :
De manière générale, le risque d’avoir un cancer du sein augmente avec l’âge. 10 % des cancers du sein surviennent avant l’âge de 35 ans, et 20 % avant 50 ans. En 2012, l’âge moyen de diagnostic du cancer du sein était de 63 ans. La moitié des cancers du sein se diagnostiquent entre 50 ans et 69 ans, et 28 % des cancers surviennent après 69 ans.
Ces données participent à la mise en place du dépistage organisé du cancer du sein pour les femmes de 50 ans à 74 ans. Tous les deux ans, les femmes appartenant à cette tranche d’âge, sont invitées à se rendre dans un centre de dépistage agréé de leur choix. Elles bénéficient ainsi d’une mammographie prise totalement en charge par la Sécurité Sociale.
Imprégnation hormonale :
Cela correspond au taux d’œstrogène et de progestérone auxquels a été soumise la patiente au cours de sa vie. De ce fait, le risque de développement d’un cancer du sein augmente légèrement chez les femmes qui ont eu leurs premières règles avant 12 ans (risque augmenté de 5 % par année avant 12 ans) et chez celles dont la ménopause est survenue après 55 ans (risque augmenté de 3 % par année après 55 ans). En effet leur taux d’œstrogène est plus important, et ainsi la probabilité de développer des cellules cancéreuses dans le sein augmente. Les femmes n’ayant pas eu d’enfants ou n’ayant pas allaité, sont également plus susceptibles d’avoir un cancer du sein.
Prédispositions génétiques et antécédents familiaux :
20 % à 30 % des cancers du sein surviennent chez des femmes dont au moins un cas de cancer du sein a été diagnostiqué dans la famille. Le risque est deux fois plus élevé si un premier cancer du sein a été détecté chez une parente de premier degré (mère, sœur, fille) avant la ménopause. Dans ce cas, si le cancer a touché les deux seins, les risques sont multipliés. Les risques sont également plus importants selon l’âge de la parente, plus elle est jeune plus les risques sont élevés. Les personnes dont un membre de sa famille a été atteint d’un cancer de l’ovaire ou du côlon présente aussi des risques de développer un cancer du sein. Et enfin, si un homme de la famille a eu un cancer du sein les risques sont encore plus élevés.
Mutations génétiques identifiées :
Si plusieurs personnes d’une même famille développent au cours de leur vie un cancer du sein, cela peut être dû à une anomalie génétique qui se transmet d’une génération à l’autre. Seule une petite partie des cancers du sein, 5 à 10%, sont héréditaires, c’est-à-dire attribuable à une mutation génétique (qu’elle soit identifiée ou non).
Les différentes études ont montré l’implication de plusieurs gènes susceptibles de développer un cancer du sein, dont notamment les gènes BRCA 1 et BRCA 2. BRCA signifie BReast Cancer, soit cancer du sein en anglais. Lorsqu’une mutation s’observe dans ces gènes, il y a une réplication anormale des cellules et les risques de développer un cancer du sein augmentent.
Le taux de la population mondiale qui présente une mutation dans ces gènes est d’environ 1 ‰. Les femmes porteuses de cette anomalie ont 40 % à 85 % plus de risque de développer un cancer du sein avant 70 ans. Il faut donc noter que toutes les femmes porteuses de la mutation des gènes BRCA 1 et/ou BRCA 2 ne sont pas susceptibles d’avoir un cancer du sein. Un test génétique de dépistage des mutations est recommandé chez les personnes ayant des antécédents familiaux de cancers de sein ou de l’ovaire.
Il faut tout de même noter que seuls 5 % à 6 % des cancers du sein dans une famille où plusieurs membres ont développé la pathologie, sont associés à une mutation génétique des gènes BRCA 1 et BRCA 2.
Ces différents facteurs de risque n’expliquent pas le développement du cancer de sein mais augmentent le risque d’apparition de la pathologie, il faut donc les surveiller afin de préserver sa santé.
Stades et propagation du cancer du sein (Blog) suite 3
Les stades du cancer du sein sont déterminés grâce aux examens de diagnostic. Le stade du cancer du sein dépend de trois critères : la taille et l’infiltration de la tumeur, l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques et enfin la présence ou non de métastases. A partir de ces trois critères, on définit le stade du cancer selon la classification TNM (Tumor, Nodes, Metastasis) définie par l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC) et par l’American Joint Committee on Cancer (AJCC).
Taille et infiltration de la tumeur
L’infiltration de la tumeur dépend du déplacement des cellules cancéreuses à travers différentes membranes couches du tissu. Les cellules cancéreuses se forment dans un premier temps au niveau des canaux galactophores (producteurs de lait) ou au niveau des lobules. On parle respectivement de cancer canalaire et de cancer lobulaire. Si les cellules tumorales traversent les membranes basales du lobule ou du canal, la tumeur devient infiltrante ou invasive.
Ce premier critère correspond à la lettre « T » de la classification TNM. Pour chaque critère s’associe un degré allant de 0 à 4 :
- Tx : la tumeur ne peut être évaluée
- T0 : la tumeur n’est pas palpable
- T1 : taille de la tumeur ≤ 2 cm dans sa plus grande dimension et/ou micro-invasion ≤ 1 mm dans sa plus grande dimension
- T2 : taille de la tumeur comprise entre 2 cm et 5 cm dans sa plus grande dimension
- T3 : taille de la tumeur ˃ 5 cm dans sa plus grande dimension
- T4 : la tumeur a une extension directe à la paroi thoracique ou à la peau, quelle que soit sa taille.
Atteinte des ganglions lymphatiques
Les cellules cancéreuses peuvent se disséminer en dehors du sein. Les ganglions lymphatiques situés au niveau de l’aisselle, appelés aussi ganglions axillaires, sont les plus susceptibles d’être touchés. Les autres ganglions souvent atteints sont les ganglions autour de la clavicule (ganglions sous- et sus-claviculaires) et les ganglions mammaires proches du sternum.
Les ganglions se détectent parfois lors de l’examen clinique fait par le médecin. Celui-ci effectue des palpations pour détecter une augmentation pathologique de la taille des ganglions. Par la suite, si des ganglions sont détectés, il faut procéder à un prélèvement. Puis à une analyse microscopique de ces prélèvements afin de déterminer si des cellules cancéreuses sont présentes dans les tissus ganglionnaires. Si les ganglions contiennent des cellules cancéreuses, cela signifie que le cancer a commencé à se propager, le nombre de ganglions envahis ainsi que leur emplacement, participent à la définition du stade du cancer du sein. Ce critère correspond à la lettre « N » de la classification TNM et comprend également des degrés différents.
- Nx : l’envahissement des ganglions lymphatiques ne peut pas être évalué
- N0 : absence d’envahissement ganglionnaire régional histologique et absence d’examen complémentaire à la recherche de cellules tumorales isolées
- N1 : micro-métastates comprises entre 0.2mm et 2mm et/ou envahissement de 1 à 3 ganglions axillaires, sans signe clinique
- N2 : envahissement de 4 à 9 ganglions axillaires ou suspicion de l’envahissement des ganglions mammaires internes homolatéraux si absence de ganglion axillaire.
- N3 : différents cas correspondent à ce degré :
• envahissement d’au moins 10 ganglions axillaires
• ou envahissement des ganglions sous-claviculaires
• ou suspicion de l’envahissement des ganglions mammaires internes homolatéraux avec envahissement des ganglions axillaires
• ou envahissement des ganglions sus-claviculaires homolatéraux
Les cinq stades du cancer du sein
Selon ces trois critères et leur degré, cinq stades d’avancement du cancer du sein se déterminent. Ces stades se notent en chiffre romain :
- 0 : les cellules cancéreuses sont dans la membrane d’un canal galactophore, carcinome canalaire in situ, ou dans la membrane d’un lobule, carcinome lobulaire in situ.
- I : la taille de la tumeur cancéreuse est de 2 cm ou moins. De petits amas de cellules cancéreuses se retrouvent dans les ganglions lymphatiques.
- II : Soit la tumeur mesure moins de 2 cm et s’est propagée aux ganglions lymphatiques de l’aisselle, soit la tumeur mesure entre 2 cm et 5 cm de diamètre sans s’être propagée vers les ganglions lymphatiques de l’aisselle.
- III : le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques voisins et probablement également aux tissus voisins.
- IV : le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps en plus des ganglions proches du sein, telles que les os, le foie, les poumons, le cerveau et les ganglions lymphatiques éloignés du sein.
Grades et traitements du cancer du sein (Blog) suite 4
Le grade du cancer du sein permet de déterminer son agressivité, sa vitesse de propagation, et ainsi de définir les traitements appropriés. Il se définit après un examen anatomopathologique d’un prélèvement des cellules obtenu lors d’une biopsie. Le médecin qui effectue cet examen évalue trois paramètres morphologiques.
Paramètres morphologiques des cellules cancéreuses
Le médecin attribue à chaque paramètre une note allant de 1 à 3. Plus la note est élevée, plus le développement du cancer du sein est important.
- L’architecture tumorale :
Il s’agit de l’apparence des cellules cancéreuses. Plus les cellules cancéreuses ont un aspect différent des cellules normales, plus elles sont agressives car elles sont indifférenciées. Les cellules indifférenciées ont perdu leur fonction d’origine, elles n’ont plus aucune structure identique aux cellules normales. Pour ce critère, la note 1 correspond au fait que la tumeur contienne beaucoup de structures bien formées, et similaires aux cellules non-tumorales. Alors que la note 3 correspond aux cellules cancéreuses qui contiennent peu ou pas de structures bien formées.
- L’aspect du noyau :
Les cellules cancéreuses ont un noyau différent des cellules normales, que ce soit par leur taille ou leur forme. La note la plus basse de ce paramètre correspond aux noyaux qui sont de petite taille et de forme régulière. La note 3, correspond aux noyaux qui ont une taille importante, et dont la forme varie beaucoup.
- L’activité mitotique :
Plus une cellule cancéreuse se divise rapidement, plus le risque de propagation du cancer dans l’organisme est important et plus le cancer est difficile à traiter. L’activité mitotique se détermine par le nombre de cellules en mitose, c’est-à-dire qui sont en train de se diviser. Pour ce critère, la note 1 correspond à un faible nombre de mitoses, donc à une division lente des cellules de la tumeur. Alors que la note 3 correspond à une division rapide des cellules tumorales et à un nombre important de mitoses.
Pour déterminer le grade du cancer du sein il faut additionner les différentes notes obtenues lors de la caractérisation des paramètres décrits ci-dessus. La somme obtenue correspond à grade allant de I à III.
Grade histopronostique d’Elston-Ellis
Grade | Note | Description |
I | 3 à 5 | Tumeur de bas grade, les cellules anormales sont bien différenciées, de petite taille, mais leurs contours sont uniformes, il n’y a pas de nécrose dans les cellules. La tumeur ne se développe pas rapidement, et a peu de risque de se propager. |
II | 6 à 7 | Tumeur de grade intermédiaire, les cellules anormales, sont modérément différenciées, de taille petite à moyenne, mais leurs contours sont uniformes, et il y a des régions de nécrose dans ces cellules. |
III | 8 à 9 | Tumeur de haut grade, les cellules anormales sont indifférenciées, grosse, avec des contours inégaux et dans lesquelles il y a une nécrose. La tumeur se développe rapidement et à tendance à se propager. |
En fonction du stade et du grade du cancer du sein, le médecin choisit le traitement le plus approprié pour soigner la patiente.
Quels sont les traitements du cancer du sein ?
Il existe différents traitements pour traiter le cancer du sein. Ils se déterminent selon le stade et le type de cancer. Ces traitements ont différents objectifs :
- Supprimer la tumeur ou les métastases
- Réduire le risque de récidive
- Ralentir le développement de la tumeur ou des métastases
- Traiter les symptômes engendrés par la maladie
Parfois un seul type de traitement est suffisant pour traiter le cancer du sein. Dans d’autres cas, une association de traitements est requise. Chaque patiente est différente et chaque cancer est unique, le traitement adéquat se choisit par concertation pluridisciplinaire de plusieurs médecins.
La chirurgie
Il s’agit du traitement le plus souvent utilisé en première instance, il a pour objectif d’enlever les tissus atteints par les cellules cancéreuses. Deux types de chirurgies existent : la chirurgie mammaire conservatrice appelée tumorectomie ou segmentectomie, et la chirurgie mammaire non-conservatrice appelée mastectomie.
- La chirurgie conservatrice consiste à retirer la tumeur et une petite partie des tissus avoisinants. Le but étant de conserver la plus grande partie du sein de la patiente. Cette chirurgie se privilégie dès que cela est possible. Une radiothérapie complète celle-ci pour éviter les risques de récidive. La tumorectomie est possible pour les petites tumeurs uniques, c’est-à-dire qui a un seul foyer, ou pour les petites tumeurs qui ont deux foyers proches.
- La chirurgie non-conservatrice consiste à retirer la totalité du sein, y compris l’aréole et le mamelon. Dans ce cas, si l’état de la patiente le permet, des techniques de reconstruction mammaire sont proposées. Les ganglions s’enlèvent également par chirurgie si leur ablation est nécessaire. La mastectomie s’effectue si le cancer affecte plusieurs régions et si la taille de la tumeur est importante.
La patiente peut subir d’autres chirurgies, notamment pour définir la propagation de la tumeur aux ganglions. Une biopsie du ganglion sentinelle s’effectue pour savoir si les ganglions lymphatiques sont atteints ou non. Le ganglion sentinelle est le premier ganglion qui reçoit la lymphe de la région du sein qui entoure la tumeur. Si le ganglion sentinelle est atteint, cela signifie qu’il y a un fort risque que les ganglions axillaires le soient. Dans ce cas on procède à un évidement des ganglions axillaires.
L’évidement des ganglions axillaires, qui sont les ganglions lymphatiques de l’aisselle, permet leur élimination. Cette chirurgie se fait en même temps que la mastectomie.
La radiothérapie
La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants de haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses. Cette méthode permet de préserver les tissus et organes sains voisins. Pour un cancer du sein, quatre zones peuvent être traitées selon différents cas :
- La glande mammaire après une chirurgie conservatrice ;
- Le lit tumoral après une chirurgie conservatrice ;
- La paroi thoracique après une chirurgie non-conservatrice ;
- Les ganglions de la chaine mammaire interne et les ganglions sus-claviculaires.
Chaque radiothérapie est unique et la dose administrée dépend de la patiente, et de son cancer du sein. Une radiothérapie s’administre toujours après une chirurgie mammaire conservatrice et parfois après une mastectomie. Elle permet de diminuer le risque de récidive du cancer du sein. La radiothérapie est systématique pour les cancers qui se sont propagés sur de grandes surfaces osseuses. Ils ont ainsi formé des métastases osseuses.
La chimiothérapie
La chimiothérapie est un traitement à base de médicaments qui agissent sur la division cellulaire. C’est un traitement général qui touche l’ensemble du corps. Ce traitement atteint toutes les cellules cancéreuses que leur présence ait été diagnostiquée ou non. Les médicaments utilisés sont des anticancéreux, appelés également cytotoxiques. Ce traitement ne se propose pas systématiquement aux patientes. La chimiothérapie se privilégie lorsque le stade et le facteur de risque de récidive sont élevés, pour les cancers du sein localement avancés. C’est-à-dire dont la tumeur est de grande taille et qui ne peut pas être retirée par chirurgie. Ainsi que pour les cancers qui se sont propagés aux ganglions lymphatiques et à d’autres régions du sein, mais pas à d’autres parties du corps.
Les cancers du sein précoces dont le risque de récidive est important se traitent également par chimiothérapie, ainsi que les cancers métastatiques.
La plupart du temps, plusieurs anticancéreux se prescrivent en association. Ils permettent la destruction des cellules cancéreuses en arrêtant leur division cellulaire. Ces médicaments s’administrent par voie intraveineuse généralement à l’hôpital, sauf quelques exceptions qui sont sous forme de comprimés à prendre par voie orale : le cyclophosphamide, le docétaxel, la doxorubicine, le fluoro-uracile, le méthotrexate…
La chimiothérapie engendre de nombreux effets secondaires très variés. La fréquence, et le type d’effet secondaire dépend de la personne, du type de cytotoxique utilisé, et sa dose. Les patientes ne rencontrent pas systématiquement ces événements indésirables, mais si cela est le cas, il existe des traitements pour soulager les patientes.
L’hormonothérapie
L’hormonothérapie est un traitement systémique. C’est-à-dire qui agit dans l’ensemble du corps, qui ralentit la croissance et la propagation des cellules cancéreuses en modifiant le taux d’hormones dans le sein. Certaines tumeurs du sein sont hormonosensibles. Cela signifie que les hormones féminines (la progestérone et l’œstrogène) stimulent leur croissance, . L’hormonothérapie a donc pour but de diminuer le taux de ces hormones afin de réduire leur action stimulante. Ce traitement est le plus souvent utilisé dans les cas de cancers précoces à faible risque de récidive, et bien évidemment qui sont hormonosensibles.
Il existe deux types d’hormonothérapie :
- Les traitements médicamenteux
Ils agissent sur les cellules sensibles à la progestérone et à l’œstrogène. Dans les traitements médicamenteux, on retrouve :
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- Les anti-œstrogènes qui se fixent sur les récepteurs des œstrogènes. Ils empêchent donc la stimulation des cellules cancéreuses par cette hormone. L’anti-œstrogène le plus utilisé est le tamoxifène, il s’utilise aussi bien chez les femmes ménopausées que non ménopausées. Chez les femmes ménopausées, on peut administrer par voie intra-musculaire le fulvestrant. Celui-ci réduit le nombre de récepteurs sur les cellules cancéreuses du sein.
- Les anti-aromatases qui empêchent la fabrication des œstrogènes chez la femme ménopausée. L’aromatase est une enzyme participant à la production d’œstrogènes. En inhibant les aromatases, on réduit le taux d’hormones dans l’ensemble du corps.
- Les analogues de l’hormone de libération de la lutéinostimuline (LH-RH), qui stimulent la production de cette hormone. La LH-RH, par cascades, a un rôle sur la production des œstrogènes. Les analogues de la LH-RH engendrent une hyperstimulation de l’hypophyse. Une fois hyperstimulée, l’hypophyse ne peut plus stimuler les ovaires qui ne vont plus produire d’œstrogènes. Ce traitement équivaut à provoquer la ménopause de la patiente. Ce traitement se prescrit uniquement aux femmes non ménopausées.
- Les traitements non médicamenteux
Ils consistent à arrêter la production d’œstrogènes par les ovaires en les retirant à l’aide d’une opération chirurgicale (ovariectomie) ou en les irradiant (radiothérapie). La chirurgie s’effectue chez des femmes non ménopausées qui ne souhaitent plus avoir d’enfants.
Thérapies ciblées pour le cancer du sein
On appelle traitements ou thérapies ciblés des médicaments qui bloquent des mécanismes spécifiques des cellules cancéreuses :
- Le trastuzumab. Il a été spécialement conçu pour bloquer la protéine HER2 (ou récepteur 2 du facteur de croissance épidermique humain). Elle a la propriété de favoriser la croissance des cellules. La protéine HER2 se situe à la surface de certaines cellules du sein. Parmi les tumeurs du sein, 12 à 20% sont HER2 positives.
- Le bévacizumab. Il a été conçu pour s’attacher au facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF). C’est une protéine qui circule dans le sang et qui favorise la croissance des vaisseaux sanguins
- Le lapatinib et l’évérolimus sont des inhibiteurs de protéine kinase, ils bloquent la prolifération cellulaire.
Publié le 25 juin 2015. Mis à jour par SORAYA.M, le 19 octobre 2020.
Sources
– Les cancers du sein. fondation-arc.org.
– Cancer du sein : quel dépistage selon vos facteurs de risque ? – questions / réponses. has-sante.fr.
– Institut national du cancer. e-cancer.fr.