Le droit à la nutrition
Malgré des progrès, la malnutrition continue d’entraver le développement et la survie de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la productivité des adultes et des communautés
•MALNUTRITION CHRONIQUE:
La proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant un retard de croissance diminue, mais s’élevait encore, en 2016, à 21,6 % (800 000). Le taux de malnutrition chronique des moins de 5 ans (TMCM5) demeure élevé dans les ménages les plus pauvres (30,1 %), les zones rurales (27,4 %) et dans le Nord (29,6 %), le Centre Ouest (28,7 %) et le Nord-Ouest (27,7 %). L’écart lié au genre est en recul, mais reste supérieur à 3 points. Le taux de réduction du retard de croissance est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural (39,0 % vs 21,5 %) et chez les plus riches que chez les plus pauvres (43,9 % vs 21,6 %), illustrant ainsi le manque d’équité dans la réduction de cette forme de malnutrition.
•MALNUTRITION AIGUË:
La proportion d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë diminue, passant entre 2012 et 2016 de 7,5 % à 6,0 % et de 1,7 % à 1,2 % pour la forme sévère. Les garçons (6,6 %) sont davantage affectés par la malnutrition aiguë que les filles (5,5 %), mais l’écart lié au genre a été divisé par trois entre 2012 et 2016. La malnutrition aiguë est négativement corrélée avec le niveau de richesse du ménage, mais de façon moins marquée que la malnutrition chronique, et les disparités régionales sont en fort recul.
•MALNUTRITION À LA NAISSANCE:
La proportion d’enfants nés avec un faible poids (< 2 500 g) a augmenté, passant de 14,2 % en 2012 à 16,7 % en 2016 (MICS-5). Le risque de naître avec un faible poids est plus élevé dans les ménages les plus pauvres (19,0 %) et ceux du Sud-Ouest (21,7 %), de l’Ouest (18,3 %) et d’Abidjan (17,8 %).
•ÉTAT NUTRITIONNEL DE LA MÈRE:
Près de 7,8 % des femmes âgées de 15-49 ans et 14,7 % des adolescentes (15-19 ans) ont un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 kg/m2, caractérisant la maigreur. Entre 2012 et 2016, la proportion de femmes en âge de procréer souffrant de maigreur a reculé en milieu urbain (6,2 %) et dans les ménages les plus riches (6,9 %), mais elle a augmenté en milieu rural (9,6 %) et dans les ménages les plus pauvres (11,1 %).
• SURPOIDS ET OBESITE :
Entre 2012 et 2016, la proportion des femmes de 15-49 ans en surpoids (IMC ≥ 25 kg/m2) est passée de 19,0 % à 19,4 % et celle des femmes souffrant d’obésité (IMC ≥ 30 kg/m2) a fortement augmenté, passant de 6,6 % à 10,1 %. Le risque de surpoids ou d’obésité est en augmentation pour les femmes, quel que soit leur milieu social, mais il est particulièrement élevé parmi les femmes des ménages les plus riches (44,1 %) et celles vivant à Abidjan (43,0 %) ou en milieu urbain (38,9 %). Entre 2012 et 2016, l’obésité infantile a reculé de 3,0 % à 1,5 %. Compte tenu de l’urbanisation croissante et de la transition nutritionnelle en cours, les cas de surpoids et d’obésité risquent toutefois de se multiplier chez les enfants et les adolescents dans les années à venir.
• CARENCES EN MICRONUTRIMENTS :
en 2016, 66,4 % des femmes de 15-49 ans souffraient d’anémie, dont 72,9 % en milieu rural (EPPA-CI1). En 2016, la proportion d’enfants de moins de 5 ans souffrant d’anémie (hémoglobine < 8,0 g/dL) était de 16,4 %, mais atteignait 28,4 % pour les enfants âgés de 12 à 17 mois et 26,3 % pour ceux de 18 à 24 mois2. Bien qu’il n’y ait pas eu d’études récentes sur le sujet, il est probable que des carences en vitamine A et en iode continuent d’affecter un nombre important de femmes en âge de procréer, d’enfants et d’adolescents3
.• CONSEQUENCES IRREVERSIBLES DE CES FORMES DE MALNUTRITION :
La malnutrition sous toutes ses formes est la cause sous-jacente d’environ 45 % des décès annuels des enfants de moins de 5 ans 4, soit 42000 décès par an ou 115 décès par jour en Côte d’Ivoire. Le retard de croissance affecte le développement des jeunes enfants puisque 44,8 % des moins de 5 ans (1,8 million) n’atteignent pas leur plein potentiel de développement 5 et 37,2 % des enfants âgés de 36-59 mois (600000) ne sont pas sur la bonne voie sur le plan du développement dans au moins trois des quatre domaines suivants : lecture/calcul, physique, socio-affectif et apprentissage (MICS-5)
Source: Auteur UNICEF Côte d’ivoire
Date de publication : août 2021